Les peintures d’Alcho, artiste peintre né en 1958 à Brive, sont des papiers et des toiles multiples, animés chacun de leur propre vie. Si l’on veut y entrevoir des élans communs, sans doute sont-ils à chercher du côté des états intérieurs animés, semble-t-il, par de vivants contrastes : la liberté vagabonde et légère y rencontre la brutalité du trait-barreau, du trait-limite ; le rond, ludique perfection, y flotte à proximité du carré.
Dans cet ensemble foisonnant, des « familles » de peintures s’assemblent autour d’une dominante, d’une couleur, d’une séquence temporelle. Les toiles « noires » magnifiques de profondeur, jaillissements de lumière, les toiles « ocres » porteuses de traces et d’empreintes, évocation d’un dialogue avec les formes fossiles et minérales ; les « blanches » énigmatiques et silencieuses, les « or et vermillon » habitées de dialogues tourmentés de blessures…

Les papiers pour leur part composent un monde différent où la transparence domine, où les couleurs effleurent la feuille. Ils peuvent être rageurs, couverts d’un tracé noir sans appel ; tendres et ludiques quand, parfois, surgissent deux petites formes humaines ou presque, paisibles dans la dilution rêveuse d’une tâche de gouache.

Mais toujours ce qui ramène aux peintures d’Alcho, c’est la profondeur étrange qu’elles convoquent : ce sont des portes où le regard s’avance, que l’on franchit sans savoir. On s’aperçoit plus tard qu’elles nous ont emmenés loin, là-bas, à l’intérieur, par delà les limites du papier, de la toile ou du trait qui semblaient, pourtant, les circonscrire.